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Vivre en cohabitat

Depuis environ 10 ans, le cohabitat, ce modèle urbain caractérisé par la combinaison entre espaces privés et communs, ne cesse de susciter l’intérêt de plus en plus de familles belges. Si vivre en communauté n’est pas nouveau, qu’est-ce qui explique le succès de cette nouvelle manière d’habiter à contre-courant de l’individualisme moderne ? Focus sur cette tendance.

L'idée, c'est de recréer un village dans la ville

Le cohabitat, en quoi ça consiste ? Il s’agit d’un logement de groupe où chaque ménage dispose d’espaces privés, et partage des aires communes avec l'ensemble de la communauté (grande cuisine, buanderie, salle multi-usage, jardin, etc.).

Dans un contexte urbain caractérisé par une flexibilité accrue du marché du travail, la séparation des lieux de travail et de résidence, et une forte réduction du réseau social, le cohabitat présente en effet de nombreux avantages .

Les avantages sont nombreux

Outre les économies qu’il permet (partage de certains frais, du loyer), le cohabitat aide à recréer des liens sociaux. Il présente également toute une série d’avantages pratiques (réseau d’entraide, alternance dans la prise en charge des tâches ménagères, car-sharing, etc.). L’idée, c’est en quelque sorte de recréer un village dans la ville, de rompre avec l’hyper-individualisme, de rendre la vie plus facile, plus conviviale, plus solidaire.

En janvier 2012, une loi a d’ailleurs été votée au Parlement bruxellois, qui octroie des avantages fiscaux aux personnes qui créent du cohabitat. Un livre[1] explique le cohabitat en détails. Il est l'œuvre de Matthieu Lietaert, docteur en sciences sociales de l'Institut universitaire européen et expert en la matière. « Aujourd'hui, la demande pour ce type d'habitat est claire. Les vieux veulent se faire aider par les plus jeunes, on veut partager sa voiture et on ne demande qu'à voir ses enfants entourés d'autres petits compagnons ».

Bon à savoir : le Fonds « Luchtkasteel » supporté par la Fondation Roi Baudoin, met à disposition des chèques consultance pour les futurs candidats à l’habitat groupé (valable partout en Belgique). Il s'agit d'un micro-subside de 225 euros pour consulter un expert en tout début de projet.  

Pratique et économique

Le concept d'habitat communautaire est souvent associé à une solution pour les familles à faible revenus. Il a pourtant vu le jour au Danemark, au sein des classes sociales aisées, dans la foulée de mai 68. 27 familles se sont regroupées pour vivre en partenariat et ainsi rompre avec un trop grand individualisme. La motivation était donc relationnelle et pratique.   Dans bon nombre de pays, cette forme de logement est d'ailleurs adoptée par des groupes issus de diverses classes sociales de la société et non pas uniquement par les moins nantis.
 
En Allemagne, dans des villes telles que Fribourg ou Hambourg, 1/4 des logements sont gérés en coopératives d’habitation. Chez nous, des projets communautaires voient doucement le jour, comme la Grande Cense, près de Clabecq, une ancienne ferme transformée en habitat partagé pour une vingtaine de propriétaires privés, ou le Vinderhoute à Gand.
 
Quand on sait que plus de 50% de la population mondiale vit aujourd’hui dans un contexte urbain, le cohabitat, né du refus d’accepter passivement les problèmes contemporains de la vie urbaine, risque de remporter de plus en plus de succès …

Vous souhaitez aller plus loin ?

  • [1] Consultez l'ouvrage de Matthieu Lietaert, Le cohabitat. Reconstruisons des villages en ville !, Couleur Livres, 160 pages, 2012. Voir aussi revve.be
  • Consultez le site de l'habitat groupé 
Auteur : Vinciane Pinte 

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