Isolation

Isoler son habitation et… son portefeuille

Produire de la chaleur coûte de plus en plus cher. Mieux vaut donc ne pas la gaspiller. Seule solution : isoler son habitation de la tête aux pieds. C'est le point de départ incontournable de tout chantier visant à réduire les déperditions énergétiques.


Dans une maison non ou mal isolée, les pertes thermiques approchent allégrement les 70 %, ce qui revient, littéralement, à jeter son argent par les fenêtres. Si l'on en croit les professionnels, il apparaît que, d'une manière générale, la chaleur que nous produisons à prix d'or file préférentiellement par le toit (30 %), les murs (20 à 25 %), les fenêtres (10 à 15 %) et les sols (7 à 10 %). Ce sont donc les quatre postes qu'il faut privilégier quand on décide d'isoler son habitation.

Pour parvenir à un niveau d'isolation thermique global satisfaisant, tous les éléments (toit, murs, fenêtres, sol) qui entourent le volume chauffé d'une habitation doivent être isolés.

Il existe quantité de matériaux isolants sur le marché (isolants synthétiques, fibres minérales, isolants naturels, etc.) et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. A chacun de faire son choix en fonction de son budget et de l'efficacité thermique de chaque produit.

Que faire avec une toiture plate ?

Tout comme les toitures à versants – de loin les plus fréquentes –, les toitures plates doivent être isolées dans les règles de l'art si on veut éviter que la chaleur ne s'évapore dans la nature.

On distingue différentes sortes de toitures plates et on les différencie précisément selon la manière dont l'isolant est placé. Les deux types de toitures plates les plus fréquents sont la toiture chaude et la toiture inversée.

La toiture chaude désigne la toiture plate dont l'isolant est placé sur le support, sans lame d'air entre les différentes couches. L'isolant est recouvert par la membrane d'étanchéité. Dans la plupart des cas, un écran pare-vapeur doit être interposé entre le support et l'isolant.

Cette technique consiste à placer premièrement un pare-vapeur sur la toiture plate, ensuite une couche suffisante d'isolant (16 à 20 cm) et enfin une nouvelle membrane d'étanchéité.

La toiture inversée désigne quant à elle la toiture plate dont l'étanchéité est placée sur le support et dont l'isolant est posé sur l'étanchéité. L'isolant (généralement rigide et résistant à l'eau et aux UV) est donc mouillé par les eaux de pluie.

Cette technique est moins performante que la toiture chaude et il faut en tenir compte lorsqu'on définit l'épaisseur de l'isolant (il est conseillé de l'augmenter d'environ 20 %). Il faut faire vérifier que la structure de la toiture plate pourra supporter la surcharge due au lestage (gravier) de l'isolant.

Une variante est la toiture combinée qui consiste en un mélange des techniques toiture chaude et toiture inversée. L'isolation est mise en place en deux couches. La première est recouverte par la membrane d'étanchéité, la seconde est placée sur la membrane d'étanchéité. Un écran pare-vapeur est parfois interposé entre le support et l'isolant inférieur. Ce système n'est conseillé que lorsque des couches d'isolation très épaisses sont nécessaires.

Enfin, si la toiture froide (isolation par l'intérieur) était autrefois la norme, ce système – où l'isolant est placé en dessous du support de l'étanchéité avec une lame d'air ventilée interposée – est désormais totalement dépassé et même à proscrire à cause des risques de moisissures entre l'isolant et le plancher.

Dans tous les cas, l'isolation d'une toiture plate nécessite le recours à un professionnel. Histoire d'éviter qu'elle ne se transforme en cauchemar.

Primes pour les isolants naturels

Tant en Wallonie qu'à Bruxelles, l'accent été mis sur les isolants dits « naturels » (fibre végétale, animale et cellulose) qui bénéficient aujourd'hui d'une sur-prime par rapport aux isolants « classiques ». Pour rappel, en ce qui concerne l'isolation des murs, la Région bruxelloise prévoit une prime supplémentaire de 10 euros/m² si l'on opte pour une isolation d'une épaisseur de 8 cm en matériau naturel. Idem pour les châssis de fenêtres où une prime supplémentaire de 30 euros/m² est octroyée par la Région pour l'utilisation de châssis en bois labellisé.

Une décision qui a eu le don d'irriter les organisations sectorielles représentant les intérêts des fabricants d'isolants synthétiques (polystyrènes, polyuréthanes, polyesters…) et de châssis en PVC.

Essenscia Bruxelles (la fédération des industries chimiques et des sciences de la vie) et Federplast.be (le représentant de l'industrie de la transformation des plastiques) s'appuient sur une étude récente menée par le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) et un rapport de recherche indépendant réalisé à la demande du ministère néerlandais de l'environnement, lesquels auraient conclu que les matières plastiques n'étaient pas plus nuisibles à l'environnement que leurs alternatives « bio-écologiques ».

Une assertion étonnante, sachant que cette industrie puise la plupart de ses matières premières dans la pétrochimie. En outre, la part d'énergie grise (l'énergie nécessaire à la fabrication, au transport, à la mise en œuvre et au recyclage des matériaux) imputable aux isolants synthétiques plombe lourdement leur bilan écologique. Or, c'est bien en considérant l'ensemble du cycle de vie des matériaux qu'on peut déterminer lesquels peuvent se voir attribuer le label « écologique ».

Les isolants écologiques

A côté des isolants traditionnels, qu'ils soient synthétiques ou minéraux (laine de roche et laine de verre), sont apparus ces dernières années de nombreux isolants écologiques qui, outre leurs performances intrinsèques en matière d'isolation proprement dite, offrent également une alternative à la surconsommation énergétique nécessaire au processus de fabrication des isolants classiques.

Citons la vermiculite et la perlite, l'argile expansé, le liège, la cellulose de papier, la fibre de bois, le chanvre, le lin, la laine de mouton, le coco. On peut citer d'autres matériaux d'isolation « écologiques » qui se révèlent efficaces mais qui ne font pas encore l'objet de filière commerciale bien établie : la laine de coton, la paille ou le roseau, par exemple.


Source: Le Soir

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